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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 17:10

Le temps d’un w.e ardéchois, la montre s’arrête de tourner. C’est vraiment la sensation que j’ai ressenti. En pays Ardéchois, on s’y sent vraiment bien. Il y a une saveur particulière, quelque chose d'authentique. Les paysages sont grandioses. Le climat méditerranéen nous rappelle le sud de la France. La végétation est sèche. Mais surtout l’accueil des ardéchois, à l’image de Mathieu Gineys organisateur du trail de la chaussée des géants, est remarquable.

Si vous souhaitez connaître ce qu'est un trail avec des véritables valeurs à l'ambiance familiale, champêtre, rustique, technique, et avec des véritables relations humaines, … alors prenez le départ, un jour, du trail de la chaussée des géants.

Trail de la chaussée des géants

Un Trail parrainé par Julien Rancon. En début de saison, Julien me vend ce Trail comme une très belle épreuve. Il s'intégre donc logiquement dans mon planning. Dès lors, je pouvais m’y rendre les yeux fermés, et j’étais certain que j’en repartirais ravi.

Le départ est donné à 7h00’ depuis le cœur du village de Thuyets, dans le parc du château de Blou. Thuyets, village de caractère des hautes Cévennes, à mi chemin entre la montagne ardéchoise et la basse Ardèche, peuplé d’environ 1200 athogiens, est chef lieu du canton. Il est connu pour son pont du diable et donc, la chaussée des géants, une des plus hautes coulées basaltiques d’Europe.

Diaporama - laissez défiler les photos
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La course s’élance sur un bon rythme. Très vite un groupe d’une dizaine de coureurs se forme, et j’en fais partie. La route s’élève rapidement. Nous nous enfonçons doucement sous les bois. Les pierriers se font déjà nombreux, ça pose le décor pour la journée. Je laisse volontairement partir quelques coureurs. L’idée est de ne pas se «griller» les ailes tout de suite.

 

Nous arrivons au rocher d’Autureyre avec une superbe vue panoramique sur les vallées. Nous passons au milieu des genêts. Le soleil embrase les montagnes environnantes. C’est splendide!!

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J’attaque une petite descente technique au milieu des châtaigniers avant de regagner le volcan de la Gravenne. Jusque là, tout va bien, même si je sens déjà que la journée va être bouillante. On court depuis 1h et la température est déjà très élevée. Je me dis qu’il va falloir bien gérer la suite, et penser à bien s’hydrater car la chaleur va jouer de biens mauvais tours.

 

Nous arrivons sur les crêtes, avec un passage sur le banc Qualiou (919m) et le Fenadou (1057m). Franchement, je n’ai pas de mots pour décrire un tel endroit. Nous évoluons à travers les genêts en fleur. Les montagnes environnantes sont tellement belles que j’ai parfois envie de m’arrêter de courir, et me poser là sur le bas côté pour observer ce que la nature est en train de nous offrir. Mais voilà la course continue. Nous grimpons jusqu'aux ruines du hameau de Chaumiène (1350m), habité jusqu'en 1960. Cette dernière partie est plutôt roulante.

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Après le 1er contrôle, nous plongeons sur le village de Mayres, situé au pied du col de la chavade, où l’Ardèche prend sa source. Quelle descente! Impossible de courir. C'est très très très …. technique. La pente est vertigineuse. Les cailloux sont instables. C'est du rustique!! Plus d'une fois, j'ai eu peur pour mes chevilles. Moi qui aime m'exprimer en descente j'avoue que je suis un peu frustré sur le coup et bien content quand ce fut terminé.

 

Au village de Mayres, km 24, j'arrive au premier ravitaillement. Il est le bienvenu. Je retrouve Carole toujours fidèle au poste. Sa présence et ses mots me font du bien. J'avoue ne pas être au meilleur de ma forme à ce moment là. Je me pose beaucoup de questions! Départ trop rapide? Je ne pense pas! Un jour sans? Peut-être!? J'ai la sensation de beaucoup subir la course. En effet, c'est encore tôt mais la chaleur se fait grandement ressentir. Et je crois que mon corps n'est pas encore tout à fait habitué. C'est traumatisant pour les organismes. Il est 9h45' et il fait déjà plus de 30°c à l'ombre!!! je suis classé 11e. Je n'ai pas très faim. J'ai surtout soif...

 

Je repars du ravito, et je sais que ce qui m'attend maintenant est le «gros» morceau à passer. Une fois au sommet du col de Pergeyres (1381m), la course sera bien entamée. On prend environ 900 D+ en 5 km environ. Autant dire que ça ne rigole pas. Stratégiquement, il est nécessaire d'avoir encore bien des forces pour gérer au mieux cette ascension. Au bout d'1 km, je rattrape un coureur à la dérive. Il dit souffrir de la chaleur et de maux de ventre. Je continue ma route. Je relance en courant dans les parties les moins pentues, mais je réalise le gros de cette montée en marchant, les mains sur les genoux à pousser tout ce que je peux sur mes cuissots. Je n'en vois pas le bout. Je gère comme je peux.

 

Au sommet, je prends une grande bouffée d'air. Deux bénévoles m'encouragent et me dirigent en me montrant du doigt le chemin à emprunter. J'enchaîne sur le chemin des crêtes: Rocher des Taillades (1450m), la tour des Poignets (1517m), et le rocher d'Abraham (1419m). La succession de ces sommets est juste Magique! La vue sur le massif Ardéchois est spectaculaire! Le fait d'être seul depuis quasiment le départ de la course est parfois un désavantage car il faut toujours rester concentrer sur son allure, mais aussi un énorme avantage: celui de vivre seul (!!) des moments comme celui-ci.

 

Sur toute cette partie j'arrive à bien relancer. Je retrouve des jambes et un bon moral. Par contre, la chaleur est toujours présente, et certains passages sont abominables. La pierre emmagasine une telle chaleur que j'ai parfois l'impression de traverser des fours en courant. La chaleur remonte du sol, des roches, c'est une véritable fournaise. Je m'asperge régulièrement d'eau pour limiter la casse, mais je ne peux pas en abuser car il faut bien en garder pour boire...

 

Je descends par le chemin des Gardes où nous attend le deuxième ravitaillement.

 

Après environ 6 km de piste forestière, j'arrive à Fonfreydes (1027m). Je délaisse la piste pour m'engager sur la crête. C'est trop bon! La fatigue se fait sentir mais je sens l'arrivée se rapprocher. Je plonge sur la vallée par le chemin des plaideurs direction le camping de Belos (436m) où je retrouve Carole et Julien (pour ma plus grande joie) pour le troisième et dernier ravitaillement. C'est cool de les voir. Leurs encouragements me «boostent» pour le final de la course. Il reste 5 km, mais ce n'est pas vraiment tout plat. Je suis désormais pointé en 9e position.

 

Tout de suite, ça regrimpe sur 150 D+ environ pour atteindre les ruines de Fagerbelles (600m). Mes jambes commencent à être raides. Mais je finis au mental. Aujourd'hui, la chaleur m'a vraiment détruit.  

Trail de la chaussée des géants

Une fois au sommet, je redescends sur le "fameux" Pont du Diable qui nous permet d'enjamber la rivière et d'aborder le dernier kilomètre. C'est la flamme rouge au pied du "graal". Je profite du passage pour profiter, avec le peu de lucidité qu'il me reste, de la magnifique coulée basaltique sur laquelle repose le village de Thuyets.

Trail de la chaussée des géants
Trail de la chaussée des géants
Trail de la chaussée des géants

Je livre mes dernières forces dans cette raide montée qui me permet au bout des 53 km et 2900 D+ de franchir la ligne d'arrivée en 6h59', me classant 9e/150.

 

Je franchis la ligne heureux d'avoir pu finir dans le Top 10. Il y a avait un beau plateau au départ. Je suis soulagé d'en finir, et vidé. Je suis complètement sec. Jamais depuis l'âge de 5 ans que je fais du sport, je n'avais ressenti et vécu cela auparavant. La chaleur a été terrible. Il a fallu pour ma part repousser mes propres limites. Aujourd'hui, je me suis encore un peu plus découvert, dans des conditions avec lesquelles je n'ai pas l'habitude d'évoluer. 

Trail de la chaussée des géants

Quelque soit l'épreuve sur laquelle je m'inscrits, je le répète, ma seule stratégie est de prendre un maximum de plaisir. Et avant tout du plaisir!!! Bien-sur quand le résultat est au bout ce n'est que du bonheur en plus. Et c'est encore le cas cette fois-ci!

 

Alors je dois bien avouer que malgré des conditions météo exceptionnelles avec une chaleur caniculaire, on a mesuré jusqu'à 37°c dans la journée, j'ai pris un plaisir monstrueux sur un parcours atypique. Les organisateurs ont tendance, en France, à plutôt aseptiser les parcours de trail. Et bien je peux garantir que celui-ci n'est pas du tout concerné.

 

Enfin, je tiens à vivement remercier Mathieu Gineys pour sa disponibilité. Mathieu est un véritable passionné qui donne sa vie au Trail de la chaussée des géants, et par la même occasion à son superbe village natal de Thueyts. Le temps d'une journée, le village vit peut être comme jamais!? Et puis je remercie aussi les nombreux bénévoles qui ont tous eu un comportement exemplaire. Ils étaient au petit soin pour les coureurs. Et grâce à ça on reviendra! Le trail de la chaussée des géants, en rappel à la formation volcanique située sur la côte d'Irlande du Nord portant le même nom, est TALUS'Inant !

 

Merci aux photographes tout le long du parcours. 

 

Pour le reste du w.e qui s'est prolongé en pays ardéchois du côté de Vénezac, merci à Antoine, Aurélie, Julien, Maryline, Carole, Alain, Marie France pour tout ces excellents moments passés ensembles...  

Trail de la chaussée des géants

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commentaires

M
Beau récit, très exact, même ressenti sur cette course. bravo
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W
Grandiose.... pour ton récit, ta gestion de course, ta perf et pour ce trail qui à l'air somptueux !!<br /> Bravo Romain
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P
Bonjour et merci de ton très beau CR !<br /> J'était aussi sur le 53 et te lire a fait rejaillir certaines belles émotions.<br /> Bravo pour la perf !<br /> Plein de bonnes choses.<br /> Pascl
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M
merci à toi Romain pour ta participation et ce beau récit qui nous faire vivre ta course de l'intérieur. Au plaisir de te retrouver sur les sentiers. Sportivement. Talus'in ;)
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