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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 18:47

J’aborde cette 7e édition de la Time Megève Mont Blanc dans un contexte particulier. C’est pour moi une reprise. Mon premier dossard de la saison.

En pleine préparation, après plusieurs mois d’arrêt à cause de ma fracture tibiale postérieur et n’ayant toujours pas retrouvé l’intégralité de mes sensations avec mon pied droit, je me lance, malgré le peu de kilomètres au compteur, sur cette magnifique épreuve au plein cœur des Alpes.

 

L’objectif est simple, retrouver des sensations, travailler le foncier, accumuler des kilomètres et du dénivelé, retrouver du rythme…

Certains que ça sera bénéfique pour le reste de ma saison. Cette cyclosportive a tout pour me permettre de franchir un bon palier dans ma réparation et remise en forme.

 

J’aborde cet évènement avec ma toute nouvelle philosophie : Prendre un max de plaisir ! Bien trop important pour s’en priver. Je vois désormais le sport d’une autre façon, avec un nouveau regard.

 

affichetmmb2010

 

Samedi 5 juin :

Je  prends la route, direction Rumilly, il est approximativement 17h. Je pars rejoindre Eric et Sylvie, comme l’année passé à la veille du trail du Nivolet Revard.

La météo est excellente, et le w.e s’annonce plutôt bien.

 

Arrivé chez eux, les retrouvailles sont sommes toutes chaleureuses. J’ai été accueilli, comme l’année dernière, de fort belle manière.

Les discussions vont bon train, entre le vélo et le trail, … la vie de tous les jours. Et une fois de plus, c’est un réel bonheur, de partage, de convivialité, et d’amitié…à leurs côtés.

 

 

Dimanche 6 juin :

Le réveil sonne, il est 5h15’ du matin. J’ai passé une excellente nuit. C’est déjà un bon point.

Au petit déjeuner, un peu de gâteau sport accompagné du rituel café, et il faut déjà prendre la route direction Megève !!!

 

La météo est excellente, c’est un grand soleil matinal qui vient "taper" sur les montagnes fraichement réveillées. C’est tout simplement magnifique !

Je constate qu’il y a encore beaucoup de neiges sur certains sommets aux environs de Megève, et ce n’est pas pour me déplaire, tellement mes yeux apprécient.

 

A Megève, je retrouve avec beaucoup de joie mon ami Pascal du team Ekoï. Grâce à lui, je vais pouvoir partir dans le premier tiers du peloton composé d’environ 2500 coureurs au moment du départ.

Mais avant ça, je vais retirer mon dossard, préparer mon (nouveau) vélo, le temps passe si vite.

Côté vestimentaire, c’est très simple, je prends le pari que le soleil restera présent toute la journée, et je pars en cuissard court, maillot manche courte. La suite me donnera raison.

 

Avant le départ, les discussions vont bon train avec Pascal. Je n’ai pas revu Eric, je me dis qu’il ne doit pas être très loin.

 

C’est parti !!!! Le peloton s’élance à 8h30’ précise. Nous sommes tous, coureurs, équipés d’une puce électronique qui se met en route sous le passage de l’arche de départ. Heureusement, car celui qui se trouve en dernière position du peloton, prends déjà 10 bonnes minutes « dans les lunettes » par rapport au premier élancé. Le temps s’écoule donc comme le principe d’un contre la montre, sauf que c’est pour une course en ligne.

 

Je trouve le départ rapide. Il faut dire que nous quittons Megève par un faux plat descendant, direction Flumet, ce qui est propice à la nervosité qui gagne petit à petit le peloton. Je n’ai pas pris soin de m’échauffer avant le départ.

Au sein du peloton, mes réflexes reviennent en moins de 5 minutes, et je prends plaisir à « frotter » avec les gars pour me rapprocher de l’avant-garde. C’est toujours ça de gagner, sans trop forcer.

 

Arrivé à Flumet, on prend à droite et c’est parti pour le premier col de la journée, le col des Aravis.

 

 aravif

 

Je ne le cache pas, par ce côté-là, c’est un de mes préférés. Comme je les aime, avec des passages assez pentus. Long de 11.5 Km, c’est un bon exercice de rentrée en matière pour étirer sérieusement ce grand peloton.

 

Mes sensations sont bonnes. Je tourne bien les jambes. De toute façon, je ne m’excite pas car je sais que la journée va être dure et longue !

 

A environ 4 km du sommet, un spectateur nous annonce les écarts, et je suis surpris de n’avoir seulement que 5 petites minutes de retard sur les cadors de tête.

Cela veut dire que nous montons presque au même rythme, et c’est plutôt une bonne nouvelle, je suis dans l’allure.

 

Les lacets défilent, et derrière moi, j’entends : « Hé romain ! Comment ca va ? ». Très surpris je me retourne, et qui vois je ? Sylvain Villacampa ! C’est énorme ! On ne s’était plus vu depuis mon arrêt à la compétition. On échange deux / trois mots.

Il me dit qu’il suit souvent l’actu sur mon blog, ce qui me fait super plaisir. Et il me raconte qu’il fait parti d’un team Cyclosport. Très content pout lui.

En regardant mon vélo (marque Aéro-Tech), il me dit : « Ha, tu as investi dans un Apéro Tech !!?? » Mdr …

Voilà des retrouvailles sympathiques. (Si tu passes par là, n’hésites pas à me faire signe !).

 

Le passage par la Giettaz est splendide. La traversée du village se fait dans une ambiance fol chlorique ! Avec des vélos jaunes accrochés aux murs des maisons, des musiciens, et des (très) jeunes supporters nous encourageant…

 

8879478

 

Je bascule au sommet du col, satisfait de ce premier exercice. Je délaisse le ravitaillement et plonge directement dans la descente. Je me retrouve avec un petit groupe. Une dizaine d’unité. Je constate très vite que les coureurs sont nerveux et par conséquent la descente se fait tout autant…

Ca va vite, ca va même très vite ! Les épingles sont avalées à une vitesse impressionnantes, et je surprends mon compteur dans une ligne droite à 90 km/h. Autant dire, pas le droit à l’erreur.

 

8883037

 

On arrive rapidement sur La Clusaz, pour foncer ensuite direction Saint Jean de Sixt, puis Thônes. Le vent est favorable, et ça envoie du lourd ! Cette portion est effectuée en un rien de temps.

 

Au rond point de Thônes, on prend à gauche direction le col de la Croix Fry. Annoncé comme le plus difficile col de la journée, ce col est long de 12.80 km,

 

 

croixf1

 

Et c’est reparti ! Au pied de ce col, je me sens encore plutôt bien. Mon rythme est bon. Ayant étudié le relief avant le départ, je savais que la partie la plus dure était sur le final du col, alors j’en garde pas mal sous la pédale, tout en me livrant quand même un peu.

 

Ce qui m’a le plus marqué dans ce col, c’est certes la difficulté, mais surtout la vue que l’on a depuis Manigod. Je n’avais jamais fait attention, mais on aperçoit (ma) la tournette de l’autre versant habituel. Habillée encore de son manteau neigeux, sous un ciel bleu et un soleil éclatant, ça valait vraiment la peine d’être là.

 

La traversée du village de Manigod est pour moi une première. Célèbrement connu, entre autre grâce au grand restaurateur Marc Veyrat, j’ai l’occasion de découvrir un village Haut Savoyard de caractère. Les chalets sont tout simplement grandioses, et l’ambiance exagérément sereine. C’est du bonheur !

 

Toujours est-il que ça grimpe encore, et que les lacets les plus pentus sont sous mes roues. Des passages à 10 % sont là pour nous rappelés combien le vélo peut être beau et dur à la fois.

 

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Au sommet, je délaisse une nouvelle fois stratégiquement le ravitaillement pour plonger sur La Clusaz.

Descente rapide, avec des virages très serrés, mais courte.

 

A La Clusaz, on prend à droite, et nous voilà de nouveau sur le col des Aravis, mais cette fois-ci par l’autre versant, soit celui que nous avons descendu toute à l’heure.

 

 

aravit

 

J’effectue une bonne montée. Avec mes nouveaux développements, je trouve dorénavant tout de suite le coup de pédale nécessaire afin de m’adapter au mieux aux pentes du col. C’est agréable de ne pas sans cesse forcer, passer en force, mais de garder une bonne cadence de pédalage.

 

Le massif des Aravis, comme à chaque fois mérite sincèrement d’être connu. C’est sauvage, et d’une beauté incroyable. D'ailleurs, de nombreuses randos et Via Ferrata s’offrent aux plus courageux.

 

Arrivé au sommet, cette fois-ci je m’arrête au ravitaillement pour remplir mes deux bidons. Et sur des airs de ravitos de trail, manger deux / trois morceaux de banane.

 

Je m’élance aussitôt dans la descente. Ca va vite. Les premiers lacets sont très difficiles à négocier avec la vitesse et/mais surtout à cause du mauvais état général de la route. Il y a des gros ornières en long, en large, et en travers. Il faut donc faire très attention où l’on met les boyaux.

 

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Bon (!), je négocie cette descente comme il le faut. Arrivé au rond point à notre dame de Bellecombe, on prend à droite pour le moyen (115) et le grand (145) parcours. Un faux plat montant puis descendant, et ca bascule sévèrement toute en virage avec une route moins qu’acceptable, direction Saint Nicolas La Chapelle puis Crest Voland.

 

Les lacets s’enchainent, et à l’entrée d’un virage, j’ai juste le temps de voir des gens sur le bord de la route faire signe de ralentir. Dans la courbe, je redresse mon vélo comme je peux afin de modifier la trajectoire.

Et là, j’entends les spectateurs dirent : « Il est tombé ! ».

Là, tout va très vite. J’ai juste le temps de voir un vélo par terre sur la route, contre un parapet, et des gens qui se penchent dans le vide pour voir Qui ? Quoi ?  Non ce n’est pas vrai !? Un coureur !

Connaissant un peu l’endroit, j’ai espéré pour que l’irréparable ne soit pas arrivé pour ce coureur.

Je voulais m’arrêter et les organisateurs déjà sur place, nous font signe à moi et mes compagnons d’aventures de continuer.

 

Malgré ça, la route continue, … on traverse un pont, et on attaque d’entrée de jeu, le col des Saisies. Un panneau nous indique sommet à 16 km. Ok, ca va être une galère !

 

 

7652

 

J’essaie d’oublier le malheureux épisode, et me concentre sur cette montée. Comme beaucoup de coureurs, cette ascension a été dure.

 

Je connais le col des Saisies par les deux autres versant, mais celui là, non je ne le connaissais pas. Hé bien pas déçu du voyage le garçon !

 

Les rampes sont sévères depuis le bas du col. Mon allure est correcte. Je gère au mieux cette montée. A plusieurs reprises, je dois m’employer pour ne pas perdre ce rythme que je m’impose depuis le bas. Je gère comme je peux. Mais force est de constater que je prends un petit coup de moins bien dans ce col. La plus part du temps je pioche beaucoup.

 

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Heureusement, les paysages qui donnent sur la chaine du Mont Blanc sont magnifiques, et c’est une réelle source d’énergie qui s’offre à nous.

 

Nous arrivons au village du Crest Voland, un petit point d’eau nous attend. Un peu d’eau fraiche sur la tête, rien de tel pour remettre les idées en place.

 

Ce col est vraiment « balaise », il est long.

Néanmoins, je sens que le sommet approche. A 1 kilomètre du sommet, on regagne la route principale. Le final est plus roulant…

 

Aux saisies, malgré les premiers signe de fatigue, je reste décidé de faire le grand parcours de 145 kilomètres. Mais au rond point (bifurcations des parcours 115 / 145), tout le monde est obligé de faire le 115 km. Le grand parcours étant annulé. En effet, l’organisation annule la course à cause de l’accident. Donc direction Megève pour tous les participants.

 

10 km de descente s’offre à nous direction Flumet, puis à Flumet 10 km de faux plats montant pour regagner l’arrivée à Megève.

 

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Je passe sous l’arche d’arrivée et boucle les 115 kilomètres en 4h30’ soit 25.5 km/h de moyenne.

Il n’y aura pas de classements officiels cette année sur cette 7e édition de la Time Mt Blanc pour les raisons que l’on connaît.

Néanmoins, un tableau est donné pour permettre à tous les coureurs de voir ce qu’ils ont fait. Cela me classe en 168e position / 987 finisher du moyen parcours.

 

Je suis satisfait de ma prestation. Pour une reprise, ce n’est pas si mal. J’avais les « cannes ». Un peu juste dans le dernier col des Saisies, mais c’est normal je manque encore un peu de rythme et de foncier.

 

A l’arrivée, une ambiance chargée en émotion se fait grandement ressentir. Tous les coureurs discutent entre eux. Il y a, à la fois beaucoup d’interrogations et de désarroi. Une organisation forcément un peu dépassée par l’évènement. Le reste de la journée se fera dans le calme et le recueillement.

 

Les chutes font partie du cyclisme. C’est comme ça ! Et ça a toujours été. C’est malheureux de perdre un coureur dans de telles conditions. Alors comme toutes expériences, bonnes ou mauvaises, il faut en tirer des leçons.

Evidemment, toutes mes pensées vont à la famille du coureur.

 

Quand un jour de fête se transforme en drame. Le vélo ça ne s’oublie pas…

 

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commentaires

Y
<br /> Salut ami cyclo !!<br /> <br /> je vois que tu n'as pas trop perdu le coup de pédales !!<br /> <br /> Amuse-toi bien à Vaujany !!<br /> <br /> ps: tu comptes faire d'autres cyclo par la suite ?<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Salut Yann !<br /> <br /> <br /> Merci à toi...<br /> <br /> <br /> J'envisage de faire la Vaujany fin juin, puis suivant la date de ma reprise en càp, j'en ferais d'autres, en effet!<br /> <br /> <br /> De toute façon, peut être une autre prévu en juillet, et deux en septembre... <br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> Salut Romain,<br /> Ya pas à dire, la montagne est une vraie occasion pour se ressourcer. Les émotions belles ou malheureuses nous rappellent l'Essentiel!<br /> Heureux de voir que tu reviens bien.<br /> A+<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Salut Hervé !<br /> <br /> <br /> Oui ca reviens un peu, ... il faut bien !<br /> <br /> <br /> Comme tu le dis si bien, la montagne pourrait etre l'essentiel de la vie !<br /> <br /> <br /> J'espère que tu vas bien !!!!!!<br /> <br /> <br /> a+<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> super récit et merci pour le clin d'oeil , on attend bien sûr au moins l'année prochaine ....<br /> je suis impressionné quelle facilité .... il y a vraiment entre toi et moi une (grande) classe d'écart , mais en tout cas tu restes humble et fortement sympathique ... un gars bien ;-)<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Salut éric !<br /> <br /> <br /> Merci pour ton message.<br /> <br /> <br /> Quelque soit le niveau de chacun, le plus important reste et restera toujours le plaisir de partager, la convivialité, l'amitié...<br /> <br /> <br /> Entraine toi bien pour la MB Race, ça m'a l'air d'être un grand truc !<br /> <br /> <br /> Je le tenterai peut etre une des années à venir ....<br /> <br /> <br /> Bien à toi et sylvie !!!!<br /> <br /> <br /> ++<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> salut,<br /> d'abord bon retour pour toi, super je suis content de voir que les déboires sont dérrière.Pour cette tragédie, tu sais mieux que moi que la descente en vélo à 90 km/h ne pardonne pas.C'est<br /> malheureux, sa passion l'aura emporté trop tôt.Bonne suite.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Salut tacho !<br /> <br /> <br /> Content d'avoir de tes news !<br /> <br /> <br /> Je ne t'oublie pas, dès que mon pied est vraiment remis, je descend te voir dans le sud !!!!<br /> <br /> <br /> A très vite !<br /> <br /> <br /> <br />
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